Comme nous vous l’avons déjà indiqué dans nos colonnes, la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC) a pris des décisions en défaveur du coavionnage en France pour des raisons de sécurité (voir nos précédentes analyses ici et ici). Cette appréciation n’est pas partagée par d’autres pays européens (par exemple l’Allemagne et l’Angleterre) alors qu’il s’agit des mêmes règles européennes qui sont déclinées dans les Etats membres. Face à cette nouvelle pratique, l’European Aviation Safety Agency (EASA) a réuni les acteurs du secteur entre octobre 2016 et janvier 2017 pour évoquer les enjeux de sécurité.
En effet, l’objectif était de mener une analyse pour déterminer si le coavionnage devait avoir un cadre plus strict que les vols de passager effectués pour un pilote privé. Au terme de ses travaux, le groupe de travail n’a pas identifié de risques supplémentaires. C’est ainsi que le 5 avril 2017, une charte relative à la sécurité établie par l’EASA a été signée, notamment par les plateformes de coavionnage. L’idée de ce document est de permettre une transparence sur les vols non commerciaux, l’établissement d’un code de bonne conduite et la création de check-lists pour les pilotes / passagers.
Face à une telle prise de position au niveau européen, la DGAC devrait être amenée à reconsidérer sa position concernant les vols à frais partagés en France (en particulier parce que sa dérogation était fondée sur les exigences de sécurité des vols de coavionnage). Pourtant, malgré cette charte de bonne conduite, il semblerait que les autorités françaises conservent leurs réticences face à ces modèles collaboratifs. Une des possibilités face à cette résistance serait que l’EASA saisisse la Commission Européenne du refus de se conformer aux règles européennes, ce qui pourrait intervenir à l’été 2017. De nouveaux éclaircissements devraient donc intervenir prochainement.
Droit du Partage se réjouit de ces nouvelles encourageantes et continuera à suivre le dossier.